(Source : Le Point, par Jacques Chevalier)
À force d'acheter les plus beaux destriers mécaniques en Europe, survient un jour l'envie de s'en occuper soi-même. Du producteur au consommateur, W Motors l'a fait.
Le Moyen-Orient est devenu le spot mondial des ventes de supercars. Se promener dans les rues des Émirats, c'est croiser les voitures les plus exceptionnelles de la production, qui circulent là-bas comme d'ordinaires berlines familiales chez nous. Devenus connaisseurs à force de multiplier les expériences en Porsche, Ferrari, Aston Martin ou Lamborghini, les fils d'émirs ont conçu l'idée de construire un jour leur propre supercar, non pas un véhicule qui dépasserait tout ce qui existe actuellement, mais plutôt quelque chose qui leur correspondrait exactement et resterait rare. C'est chose faite depuis le Salon de Doha (Qatar) où vient d'être dévoilée publiquement la Lykan.
Celle-ci avait déjà fait une brève apparition à Beyrouth en décembre dernier, le Liban où se trouve W Motors, son constructeur. L'idée principale de ce nouveau venu sur la planète des enfants gâtés est de réunir l'hypersportivité à l'italienne avec une sorte de luxe à l'anglaise, mais moins engoncé dans les conventions. Ainsi, la voiture qui a été exposée à Doha avait les phares sertis de diamants, qui ont la propriété, comme chacun sait, de refléter la lumière.
Constat de pierres précieuses
Gageons qu'il s'agit plutôt d'un coup de communication, mais on n'est pas l'abri d'une extravagance de client qui pourrait en demander une ainsi équipée. Il aura au préalable déjà déboursé 3,4 millions de dollars (2,5 millions d'euros) pour acquérir cet engin dans sa configuration de base, libre à lui d'ajouter ensuite les strass de son choix. Mais imaginez la tête de votre assureur si vous deviez déclarer un sinistre responsable avec une Lykan dont vous auriez éborgné un phare serti de pierres précieuses. Bon, la probabilité d'en croiser une devrait être faible, puisque le constructeur parle de 5 à 7 voitures produites. Vous la verrez venir avec ses phares à leds très puissants et ses feux boomerang à l'arrière, lumineux comme une enseigne de boîte de nuit.
RUF et Magna Steyr en renfort
Pour autant, Ralph R. Debbas, le patron de W Motors, s'est entouré de plusieurs savoir-faire reconnus afin de ne pas se ridiculiser à la première confrontation avec une Bugatti Veyron ou une Lamborghini Aventador SV. De cette dernière, elle a l'extravagance des lignes qui tiennent plus du film d'anticipation à gros budget que d'une réalité roulante. Elles sont dues au StudioTorino, tandis que les autres sous-traitants sont Magna Steyr Italy, pour la conception-réalisation du châssis, et l'allemand RUF pour la motorisation et les trains roulants. Du très sérieux, donc, ce qui explique le prix de vente astronomique de cette voiture, tirée en aussi petite série.
Cuir piqué au fil d'or fin
La Lykan HyperSport fait appel à une monocoque en fibre de carbone dans laquelle a été installé un flat-six biturbo mis au point par le sorcier RUF, grand spécialiste des mécaniques Porsche. Il en tire 750 ch, 1 000 Nm et annonce 395 km/h en vitesse de pointe et le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes. Pour goûter tous les plaisirs de la belle mécanique, il faut un écrin, tenu encore secret, mais on sait déjà que les plus belles peausseries napperont un habitacle cousu au fil doré à l'or fin.
Les plaquages seront au choix en bois, carbone ou platine, et quelques pierres précieuses viendront agrémenter l'ensemble. Conforme à son image de hautes technologies, les instruments de bord feront appel à l'affichage 3D et holographique. Les premières livraisons vont intervenir en fin d'année, W Motors se penchant déjà sur une version plus puissante encore de cette voiture.
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